13 Gen Préambule
Dix ans après sa création par les quatre initiateurs, la nécessité est apparue de réactualiser l’encadrement juridique de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse sur des bases plus sûres et plus claires.
Une réunion de bureau élargi, composé des quatre initiateurs ainsi que des membres du secrétariat international s’est tenue à Bruxelles en septembre 2003.
Au cours de cette réunion, il a été décidé de donner à la Fondation le statut d’une Association dénommée Association « Fondation Européenne pour la Psychanalyse », dénomination non autorisée en France, mais que la loi italienne avait déjà permis auparavant (25.3.1992).
Une réunion a eu lieu dans le bureau d’un notaire à Rome en mai 2004, à laquelle ont participé la majorité des membres du bureau élargi qui s’étaient réunis à Bruxelles.
Au cours de cette réunion à Rome, qui avait la valeur légale d’une assemblée générale, les participants ont d’abord signé les nouveaux statuts de la Fondation dont on trouvera ci-dessus le texte italien ainsi que la traduction française. Ils ont procédé ensuite à l’élection du nouveau bureau de la Fondation. Ont été élus :
Moustapha Safouan, président ; Claude Dumézil et Luigi Burzotta, vice-présidents ; Virginia Hasenbalg, trésorière et Joan Bauza, secrétaire scientifique.
Ce bureau reste en charge selon le statut jusqu’au 14 mai 2006, date de l’entrée en fonction du nouveau bureau qui aura été élu au cours de l’assemblée générale qui aura lieu à l’occasion du congrès de Padoue.*
Il est important de souligner que ces modifications de nos statuts ne changent rien quant à la place que la Fondation Européenne pour la Psychanalyse s’est octroyée au sein du mouvement psychanalytique international, telle qu’elle a été définie par les quatre initiateurs dans la préface de l’annuaire 2000, reproduite ci-dessous, ni aux tâches qui en découlent.
Rappelons donc que la Fondation Européenne pour la Psychanalyse n’est pas une institution psychanalytique, au sens où une telle institution fait de la formation des analystes sa tâche prioritaire. Elle est un lieu qui permet à des analystes appartenant à des institutions différentes ou n’appartenant à aucune, ainsi qu’aux non-analystes, de procéder à des échanges allégés de la psychologie de groupe relatifs à la théorie psychanalytique, tout notamment quant à ses connexions avec le champ scientifique, au sens le plus large du terme, et surtout quant à ses incidences sur le plan institutionnel.
Dans ce but, nous avons organisé une journée consacrée à la pratique de Lacan. Les communications faites au cours de ces journées vont paraître sous la forme d’un ouvrage collectif et nous espérons qu’elles institueront un pas, si minime soit-il, vers l’élucidation de ce que C. Dumézil appelle « la pratique institutionnelle » de Lacan.
En vue de la préparation du congrès de Padoue sur la psychanalyse et la science, nous avons également organisé une série de demi-journées consacrées à ce thème. Nous y ajouterons cette année une autre série consacrée à la question de la sexualité féminine, thème qui, mieux que tout autre, permet d’éclaircir le sens de la « fonction phallique ». Nous estimons que cette activité prépare le terrain pour aborder le thème que nous proposerons lors du congrès de Padoue, comme objet du congrès suivant : la question de la fin de l’analyse et ses incidences institutionnelles.
Par ailleurs, notons que l’intervention de l’État dans le domaine de ce qu’il appelle la « protection de la santé mentale » n’a fait que croître depuis la rédaction de la préface de l’annuaire de 2000. Rappelons donc la position de la Fondation sur cette question décisive, telle qu’on peut la dégager des échanges qui ont eu lieu au cours des deux journées consacrées à cette question.
1. La psychanalyse doit rester aussi loin de l’État qu’elle l’est de l’Église. La reconnaissance et l’autorisation de l’analyste ne sauraient en aucun cas dépendre de l’État.
2. Dans le cas où l’État insisterait pour s’introduire dans la « maison de porcelaine » pour reprendre l’expression de la préface du précédent annuaire (2000), nous choisissons le moindre mal, c’est-à-dire, nous donnons notre préférence à une loi qui fait dépendre la reconnaissance de l’analyste de la reconnaissance qui lui est donnée par l’institution psychanalytique.
3. Le caractère spécifique de l’expérience psychanalytique est dû à la théorie sur laquelle elle s’appuie ainsi qu’aux méthodes de formation particulière qu’elle entraîne. Cette spécificité n’implique nullement que cette expérience soit dénuée de toute dimension thérapeutique, même si la psychanalyse reste libre de définir la « guérison » dans un sens différent de son sens à la fois courant et médical, celui d’un retour au status quo ante. Le fait d’avoir une dimension thérapeutique n’appelle pas la confusion.
Pour le Bureau
M. Safouan, décembre 2004